Jacques Lalanne
On croit que le corps a des mécanismes de défense et qu’il se prémunit contre les attaques qu’il peut subir. C’est très peu le cas. Bien sûr, le corps dispose de quelques mécanismes pour protéger sa forteresse : par exemple, on tousse quand on est dans un air poussiéreux, les poils du nez filtrent un peu cette poussière. Biens sûr, la peau sert de frontière et empêche les agents agresseurs de pénétrer le corps. Bien sûr, les yeux secrètent des larmes quand l’air contient des gaz irritants.
Le corps absorbe par la peau
Mais le corps absorbe l’amiante qui flotte dans l’air et cette substance toxique se fixe dans les poumons. Mais la peau est poreuse : on met une substance sur la peau, et elle pénètre le corps, qu’elle soit bienfaisante ou nocive. Par exemple, le corps absorbe les cosmétiques et déodorants, crèmes solaires, teintures capillaires, etc., qu’on applique sur la peau, qu’ils contiennent de la simple huile de coco ou de l’hydroxyde d’aluminium. La peau absorbe la nicotine, les hormones, les médicaments, les huiles essentielles et tout autre produit que contiennent les timbres dermiques, appelées aussi partches. Tout ce que la peau absorbe se retrouve dans le sang et par la suite dans les tissus du corps : par exemple, on retrouve du mercure dans les cheveux des gens qui mangent du poisson qui a absorbé du mercure déposé dans les cours d’eau par les usines qui dégagent des fumées qui en contiennent.
Le corps absorbe par les poumons
Tout ce que l’air contient passe par les poumons quand le respire et pénètre dans le sang par les alvéoles très minces qui laisse à peu près tout passer. Tout gaz qu’on respire, oxygène, azote, etc. mais aussi gaz d’échappement, peinture, vernis, émanation des préparations industrielles, papèteries, alumineries ou autres. Voilà pourquoi on retrouve des substances toxiques émises par les cheminées des maisons et surtout des usines dans le sang des gens qui habitent près. Si on respire un gaz hilarant on rit, si on respire un anesthésiant on dort et si on respire du monoxyde de carbone on meurt.
Le corps absorbe par les muqueuses
Les muqueuses, la peau sans épiderme, qui tapisse tout le tube digestif, de la bouche à l’anus, ainsi que le vagin et le prépuce, absorbe tout ce avec quoi on le met en contact. Et, comme il n’y a pas d’épiderme pour agir comme limite, cette absorption est alors plus rapide. Ainsi, aussitôt qu’on se met une substance en bouche le corps l’absorbe : dès qu’on boit de l’alcool il pénètre le courant sanguin. Voilà entre autres pourquoi les infections transmises sexuellement sont si dangereuses.
Le corps absorbe par les intestins
Les intestins ne sont pas des organes d’élimination. En particulier l’intestin grêle est un organe d’absorption. Les villosités intestinales, comme les racines d’un arbre, absorbent les substances qui circulent dans l’intestin. Le corps se nourrit dans l’intestin. Peu importe ce qu’on lui donne, gras, sucre, protéines, vitamines, minéraux, mais aussi les substances irritantes, sel, épices, additifs chimiques, colorants, saveurs artificielles, etc.
On croit que les intestins sont des organes d’élimination parce qu’on absorbe des toxines si les aliments y séjournent trop longtemps. Les intestins ont une fonction de transit : ils doivent absorber les nutriments et les rejeter rapidement. Pour accomplir cette tâche sans retard ils doivent disposer d’une quantité suffisante de fibres et contenir des aliments compatibles, qui ne causent pas de fermentation par leur mélange.
Le seul mécanisme de défense dont disposent les intestins c’est la capacité de se vider rapidement si des substances l’irritent trop : c’est le rôle de la diarrhée.
Le travail d’élimination
Le corps doit ensuite éliminer les substances nocives qu’il a absorbées. Tout ce qu’on a respiré, touché, bu, mangé se retrouve dans le sang. Le corps doit alors trier les nutriments qu’il veut conserver et les toxines qu’il veut éliminer, rejeter hors du corps. C’est le travail du foie qui neutralise certains poisons et les désintègre pour les exclure. C’est surtout le travail des reins qui filtre continuellement le sang et dirige vers l’urine les poisons, plus ou moins concentrés, que le corps a absorbés.
Ce travail considérable s’accomplit surtout la nuit quand l’énergie n’est plus dirigée vers les muscles pour travailler ou vers le système digestif pour manger et digérer. Toute substance nocive que le corps a absorbée devient une charge de travail pour cet organe. Si on en absorbe trop les reins ne suffisent pas à la tâche : quand vient le matin et qu’on se lève pour recommencer à travailler, si les reins n’ont pas terminé leur tâche quotidienne, ils cessent d’éliminer et ces toxines continuent de circuler dans le sang. On observe alors des signes de fatigue et de l’inflammation. Ce qui explique pourquoi on a les lèvres, le visage et parfois les mains et les pieds enflés quand on n’a pas assez dormi, trop mangé, bu ou respiré des substances irritantes pour le corps.
Trois clés de vitalité
Il ressort de tout cela qu’on doit choisir avec beaucop de soin ce qu’on respire, boit, touche, mange. De plus on doit limiter le travail qu’on exige de ses organes d’élimination –foie et reins—et de prendre suffisamment de repos pour leur permettre de faire leur travail et maintenir le taux de toxines dans notre corps à un niveau tolérable par l’organisme.